La cervelle de veau, c'est bon, surtout aux hormonesUne sorte de mise en
amibe. Des toutes petites créatures se nourrissent de cerveaux humains via le nez olfactice. En
Floride,
Arizona et
Texas.
FAT, ça ne s'invente pas. Sympatique groupe éphémère par ailleurs. Les frayeurs calculées des films de séries pénalphabétiques prennent pied sur notre terre. Un angle de terreur pour nos sinus. Où l'on voit les limites de l'anagramme quand même. Si l'on retire "amibe" de "Men in Black", il reste CKLNN. Maigre l'astuce. Certes, l'amibe porte le doux nom de
Naegleria fowleri qui, pour d'autres raisons plus scientifiques, pourrait nous ramener aux
ondelettes. Mais foin de la glose, la news, comme disent les cousins du Canada.
http://www.cdc.gov/ncidod/dpd/parasites/naegleria/factsht_naegleria.htmPHOENIX, Arizona, 29 septembre 2007 - La scène semble tirée d'un film d'horreur, pourtant elle est bien réelle: des créatures microscopiques vivant dans des lacs s'introduisent dans le corps de baigneurs insouciants par le nez et se nourrissent de leur cerveau jusqu'à la mort de leurs victimes...
La créature en question est une amibe qui, malgré sa très grande rareté, a déjà tué six garçons et jeunes hommes cette année dans trois Etats américains (Floride, Texas et Arizona). A tel point que le Centre national américain de prévention et de contrôle des maladies (CDC) commence à s'en inquiéter.
"C'est vraiment une phénomène que nous devons suivre de près", reconnaît Michael Beach, expert du CDC spécialisé dans les maladies liées aux activités de loisirs en milieu aquatique. "C'est une amibe qui adore la chaleur. Elle se porte d'autant mieux que la température de l'eau s'élève. Dans les décennies futures, avec la montée des températures, nous devons nous attendre à voir davantage de cas".
Cette amibe tueuse, identifiée pour la première fois en Australie dans les années 60, répond au nom savant de Naegleria fowleri. En quatre décennies, seuls quelques centaines de cas ont été répertoriés à travers le monde, dont 23 cas mortels aux Etats-Unis entre 1995 et 2004, selon les chiffres dont dispose le CDC.
Si aux Etats-Unis les cas d'infection proviennent surtout des Etats du Sud, ce protozoaire se retrouve dans toutes sortes de milieux aquatiques -lacs, sources chaudes, jusque dans des piscines mal entretenues- où il se nourrit d'algues et autres bactéries se développant notamment dans les sédiments.
Aux Etats-Unis, les personnes infectées s'étaient baignées dans des eaux douces peu profondes et en avaient remué les fonds en nageant, souligne M. Beach. Si malencontreusement de l'eau s'introduit dans le nez, par exemple lorsque le nageur s'amuse à faire une galipette quand il a pied, l'amibe peut s'accrocher aux parois du nerf olfactif.
Une fois introduite dans l'organisme humain, la Naegleria fowleri détruit les tissus à mesure qu'elle se dirige vers le cerveau, où elle poursuit ses dégâts "principalement en se nourrissant de cellules cérébrales", explique l'expert du CDC.
Au départ, les personnes infectées ont tendance à se plaindre de nuque raide, de maux de tête et de fièvre. Au stade avancé de la méningo-encéphalite, ils montrent des signes de dommages cérébraux tels des hallucinations et des troubles du comportement.
Une fois que l'infection a pris, les chances de survie sont faibles. En laboratoire, certains médicaments ont réussi à stopper l'amibe, mais dans la réalité les gens atteints ont rarement survécu. "Habituellement, l'issue est fatale dans les deux semaines suivant la première exposition", note Michael Beach.
Dans le centre de la Floride, les autorités ont mis en service un numéro de téléphone "spécial amibe" pour recommander aux gens de ne pas se baigner dans des eaux tièdes et stagnantes où les algues sont nombreuses. Même type d'avertissement par les autorités sanitaires au Texas.
Pour l'instant, le moyen le plus simple d'éviter d'être infecté, souligne l'expert du CDC, est de se servir d'un pince-nez lorsqu'on se baigne dans ce type d'eaux.