#Ariodante de #Händel par les Arts Florissants en opéra-concert-film est #amazing ; trois raisons, deux futiles.
- c'est 16 euros, un seul soir à Paris au cinéma le Grand Rex
- voir William Christie tout heureux esquisser un pas de danse avec Lea Desandre
- soyons sérieux : ce que le film #Ariodante de Frédéric Savoir apporte à un très bel opéra.
3a) Un film est écrit trois fois : au scénario, au tournage, au montage. Le scénario, c'est le livret,

la magie des Arts Florissants ET tout le travail préparatoire aux répétitions de l'ensemble, pour anticiper le dispositif filmique nécessaire pour le jour J à la Philharmonie de Paris, que les chanteuses, chanteurs et musiciens apprivoisent et oublient la caméra, et être sûr de capter toute la beauté de l'interprétation, car il n'y aura qu'un tournage...
une seule captation, un seul soir. Mais avec plusieurs caméras... Ce qui permet au montage des audaces calculées, de sublimer les musiciens, et de soutenir l'arc narratif de l’intrigue, alternant plans larges et plans rapprochés, suivant les mouvements, les moindres intentions,
détails que l'on voit rarement loin de la scène, même avec des jumelles de théâtre car on a qu'une paire d'yeux. Qu'on scrute la naïve Dalinda ou tende l'oreille vers la musique d'un violoniste, l'on rate le flûtiste au repos qui mime les paroles de Lurcanio, ou la violoncelliste 
dont la gorge se noue à la folie gagnant Ginevra (Ana Maria Labin), la
posture fanfaronne petit-mec réjouissante de #Ariodante par Lea
Desandre. Au montage,
Frédéric rend justice à toute cette vie qui bat dans les veines d'un superbe ensemble concertant.
Le tremblement d'une narine, le sourcil arqué de Ana Vieira Leite (Dalinda) qui vient de s'apercevoir qu'elle a fait une énorme connerie (par amour bien sûr), la rétine blafarde du fourbe Polinesso (Hugh Cutting, que l'on n'arrive même pas à détester),
le fidèle Odoardo (Moritz Kallenberg), Renato Dolcini en dernier roi d’Écosse droit et déchiré, Krešimir Špicer, montagne, transis amoureux. Entre bokeh (flou d'arrière plan) et textures d'ambiance (50 nuances de bois, du parquet aux instruments), l’œil et l'oreille se régalent

3b) C'est la première fois que l'on voit les Arts Florissants au cinémaj'imagine l'attente exigeante d'un William Christie et de tous les artistes. #MissionAccomplished, je crois savoir que l'exercice à totalement convaincu les parties prenantes. Moi, je fus conquis
3c) et je m'arrête là : même si l'on n'est pas familier des codes de l'opéra, cet #Ariodante nous met, spectateur, au cœur du chœur et de l'orchestre. En nous donnant accès à l'intimité de cette musique, même sans connaître ou comprendre le livret, on vit la musique comme si l'on était au centre du petit monde de cette tragédie qui finit bien, invisible et silencieux. Crin d'archet, élégance du carmin assorti des lacets et des chaussettes de Krešimir, embrassades délicates, tous nos sens sont comblés. Détail futile encore : les sous-titres en bas d'écran sont discrets, non redondants, placés au bon moment (parfois au début du chant, parfois au respons), idéal pour avoir envie d'en savoir la suite. Je ne suis pas un spécialiste de l'opéra en général, ni de musique classique en particulier. Mais depuis cette avant-première lundi 16 juin 2025, je suis transporté par cette performance. La qualité de chaque artiste est fabuleuse, on le sait mais ce film la rend tangible. Et non seulement en solo, mais à deux, en groupe. Ce que j'attends d'un bon concert, c'est que la magie musicale revienne à mon cerveau, sans frapper. Ce que j'attends d'un bon film, c'est que inopinément, les images fortes ou même des séquences me reviennent en tête. Depuis lundi, c'est "carton plein" à tous les étages. Merci à Frédéric Savoir pour cette invitation inattendue. De formation scientifique, dans le traitement du signal, des sons et des images, avec un poil d'expérience scénaristique, l'éthique de la science m'oblige à préciser que ce long fil m'a valu un bon verre de jus de pomme et d'une tranche de cheesecake (fort savoureux). Cela frôle l'abus de biens baroques. Allez voir #Ariodante, moi j'y retourne ! 3d) Je vous ai menti, ce n'est pas vraiment fini :-) Quelques liens pour la route #HändelForTheWin : musique, cinéma, extraits. Top. Action !
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